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Temple de la nature 1986-1988 : information

La période Temples de la nature

J'ai construit ces pièces comme des temples. La Nature c'est sans doute ma nature qui s'y livre. Ma nature d'artiste qui joue avec la peinture sans arrière pensée, allant chercher des mirages d'images du côté des artistes auxquels il me semblait bon d'emprunter la vigueur, l'énergie comme Picasso ou Léger. Et tout ça pour l'assembler dans des constructions en forme de temple pour parler du jeu au deuxième degré, de la violence et du plaisir des couleurs et de la fantaisie, mais aussi pour redonner une place à une oeuvre totale et à l'architecture de la nature.
Je disais que je voulais faire de l'art en regard de la Nature et non de l'Histoire, sorte d'entreprise chimérique !

 

Un carrefour dans la forêt, avec un terre-plein vide, une petite construction en ciment armé, plantée au milieu et qui débite un son constant d'écoulement d'eau. Le vent qui réunit l'espace a toujours son passage entre les aiguilles des sapins, c'est une unité du vert et ce mouvement de l'air, une préfiguration de la lumière, jamais la même, toujours foyer d'un nouveau paysage.
Pour cela il n'est pas question d'art. Sans doute que plus loin en attrapant la côte du chemin qui tourne et en faisant volte face, ne voit-on plus que le dessin informe du silence qui reste derrière nous avec la petite cabane au toit incliné, les troncs de chaque côté, réguliers comme un crayonnage en gris. Quand on a l'espérance d'être entré dans la réalité, ce que toute transcription de l'art tente, cela nous laisse un arrière-goût de séparation.
Le plus aimable de la nature fait comme des chocs et des heurts sourds, impossibles à comprendre. Il y a au fond de l'art une fraternité ennemie de la nature que je ne m'explique jamais, mais que je devine à ce carrefour précisément, comme cela en bougeant la tête pour gagner et perdre cette perspective qui part de ce sapin au premier plan, puis se poursuit vers ces autres arbres, jusqu'à la construction grise là-bas, à cent mètres, masquée par les branches de frondaison.
Si l'on agrémente la perte de cette sensation d'une esquisse de mots, on peut reconnaître la terre du chemin, les piquets en clôture autour des champs et le pays débridé, tournoyant, qui rassure, mais de là au vertige de la perception, il y a ce creux que l'on nomme art. J'ai beau reconnaître qu'il y a quelque chose, je n'attrape jamais sa vraie densité (...)

Texte extrait du catalogue "CHOPY" Temples de la nature, édité lors de l'exposition Marc Chopy à la "Galerie L " en 1987 à Saint-Etienne.

MARC CHOPY
193 route du stade 38270 REVEL-TOURDAN
Isère, Auvergne-Rhône-Alpes, France
Téléphone: 06 41 88 12 21
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